La 1ère usine européenne de gants sera française !
Le grand public a découvert l'entreprise et son dirigeant, Gérald Heuliez, à la faveur de la crise sanitaire et de leur mise en avant sur le front de la stratégie de souveraineté industrielle. Visitée par le Président de la république et citée régulièrement par les politiques, la société angevine Kolmi Hopen était, en 2019, un des le derniers grands fabricants européen de masques chirurgicaux. L'industriel fut aussi le 1er européen en 1972 à proposer un masque en papier, et 3 ans plus tard en non-tissé. C'est un nouveau défi que Kolmi Hopen, groupe Medicom, est en train de relever en finalisant l'installation de 4 lignes de fabrication de gants nitrile, au travers de la filiale ManiKHeir.
Un projet à 80 M€
Un savoir-faire complètement disparu en Europe depuis un quart de siècle que les équipes de Medicom, et Gérald Heuliez vont ressusciter sur l'ancien site industriel Arjowings de Bessé-sur-Braye (72).Le projet initialement évalué à 40 M€ (dont 15 M€ de fonds publics Etat et région) et aujourd'hui plus proche des 80 M€, est décrit avec la passion de l'industriel engagé par son promoteur : « Nous avons acheté 4 lignes de production de 1 300 m clé-en-main en Malaisie qui sont en train d'être installées par des techniciens du fabricant qui forment nos équipes de maintenance. Les essais avec le latex nitrile auront lieu en mars, les certifications prévues au courant de l'été 2023 pour un démarrage des commercialisations en septembre 2023. Notre capacité de production sera de l'ordre de 900 millions à 1 milliard de gants par an dont la moitié permettront d'honorer le marché de fourniture des hôpitaux et établissements publics à hauteur de 1,5 milliard de gants chirurgicaux 250 millions de gants oncologiques pour une durée de 4 ans. »
Plus de 150 emplois à la clé
D'un coté un marché public qui permettra à la France de garantir sa souveraineté au prix d'un surcoût de l'ordre de 20% à 25% par rapport aux produits importés asiatiques. De l'autre une garantie de débouchés à moyen terme pour l'industriel angevin et le groupe Canadien, qui jugent tout à fait raisonnable le développement d'un marché du « made in France » avec plus de 150 emplois créés à la clé.
« Le marché mondial du gant est de 250 milliards d'unités, en 2024/25 nous en produirons 2 milliard. Il ne s'agit pas de nous substituer à une approvisionnement asiatique, mais les échanges que j'ai quotidiennement avec mes clients, notamment les groupes et groupements de distributeurs professionnels montrent qu'ils sont prêts à se fournir à hauteur de 15% à 25% en gants français. Au-delà de l'aspect citoyen et vertueux les exigences liées à la RSE vont accompagner le mouvement » conclut le patron de Kolmi Hopen.
Une technologie de rupture
En transportant dans les Pays-de-la-Loire un savoir-faire parfaitement maîtrisée en Asie le fabricant français a adapté ce transfert de technologie à l'environnement industriel et règlementaire européens. Pompage et traitement de l'eau, ingénierie des lignes, contrôle permanent de l'hygrométrie, de la température, du pH....Tous les paramètres de production répondent aux exigences de qualité, mais de également de respect des contraintes environnementales. C'est dans ce double souci qu'a été revue et améliorée la « recette » de fabrication. Le process de chlorination utilisée en Asie sera remplacé par une polymérisation. Le fabricant s'affranchit ainsi d'une technique moins « polluante » pour l'homme comme pour l'environnement, tout en conférant au gant un meilleur confort d'utilisation.
