2025, un horizon incertain
Pas de trêve pour les entreprises de propreté au seuil de cette nouvelle année. La question des allègements fiscaux et des salaires cristallisent les inquiétudes dans un contexte toujours marquée par la crise économique. Les entreprises de propreté vont s'engager dans 2025 avec à peu près autant de visibilité qu'elles ont quitté 2024. La remise en cause des allègements de charges -qui n'a pas survécu à la censure du budget 2025 par les députés décembre 2024 - pourrait être abandonnée par le prochain gouvernement. Mais l'horizon ne s'éclaircit pas pour autant. Alors qu'une augmentation du SMIC de 2% a été anticipé le 1er novembre dernier, la question des salaires et de leur augmentation demeure une préoccupation majeure pour les employeurs du secteur et u chiffon rouge pour les représentants des salariés, à l'instar de la CFDT-Services, très remontée à l'issue de la 1ère réunion de négociation des minima salariaux de la branche de la propreté.
Paupérisation des salariés
« Difficile de mettre des mots sur l’attitude de la Fep vis-à-vis des organisations syndicales présentes autour de la table (CFDT, CGT et FO) avec le souhait d’ouvrir de réelles négociations » gronde le syndicat dans un communiqué où il rappelle ses principales revendications comme la fin de la dérogation du temps partiel à 16h, la fin des horaires décalés avec la généralisation du travail en journée, ou encore a fin des horaires décalés avec la généralisation du travail en journée.
L'étude annuelle réalisée par le cabinet Alixio sur les salaires, montre, quant à elle que que le marché du travail s'est paupérisé, avec 17,3% des salariés au SMIC (contre 11% en 2015). En 2023, malgré une progression significative des salaires (+ 4,1%), ceux-ci ont progressé moins vitre que l'inflation (+4,9%). Dans les services, la propreté notamment, tout l'enjeu est aussi de pouvoir répercuter sur le client final ces différentes augmentations.
Les « 24 solutions » de la Fep
« Nos marges sont en jeu, mais également le modèle que l'on veut porter, au travers par exemple du travail en journée sur lequel il y a encore beaucoup de freins à lever » s'inquiète un dirigeant d'entreprise qui pointe par ailleurs la situation inquiétante dans l'industrie et les budgets de plus en plus contraints des collectivités.
Un contexte difficile et incertain propice à la publication par la FEP d'une nouvelle édition des « 24 solutions » qui traite des actions à mener en matière de salaires, d'accompagnement des agents, de marchés publics ou encore d'allègement des charges. Une feuille de route remise au gouvernement Barnier, mais toujours d'actualité pour le gouvernement Bayrou !
Ce début d'année voit également le report de deux mesures concernant les entreprises de propreté. Il s'agit d'une part du renvoi au 1er janvier 2026 de l'obligation de détention du « Certibiocide désinfectants » pour acheter et utiliser des produits biocides, et d'autre part, de la suspension provisoire, de un an également, de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette mesure obligeant, dans un 1er temps les grandes entreprises à publier un rapport extra-financier sur la RSE, impacte également les prestataires de service qui doivent justifier leurs bonnes pratiques en la matière.