Une liste sous haute tension !
Suspendue aux changements de gouvernements successifs depuis un an, la liste des métiers en tension permettant la régularisation de travailleurs sans papier devrait être publiée début mars. Les métiers de la propreté qui recourent très largement à une main d'œuvre d'origine étrangère espèrent intégrer cette liste – qui devait compter 40 métiers maximum- dont une dernière mouture a été présentée aux partenaires sociaux le vendredi 28 février. La copie ne semble pas répondre aux attentes et aux besoins de la profession. Citant un représentant de la CGT nos confrères du Monde font part du mécontentement des partenaires sociaux dans le domaine de la propreté ou seulement 8 des 13 régions sont mentionnées.
2 ans de démarches
Pour Jérémy Jacquin, fondateur de Corpor8, groupe de nettoyage industriel qui compte près de 800 collaborateurs répartis sur toute la France et intervenant notamment dans l'hôtellerie et le secteur tertiaire, la situation n'est plus tenable. « Il est de plus en plus difficile de recruter des agents qui vont rester dans l'entreprise et dans le même temps le renouvellement des titres de séjours de salariés intégrés dans l'entreprise, souvent présents depuis de nombreuses années devient quasiment impossible. Une femme de chambre expérimentée qui travaille avec nous depuis 20 ans s'est vue refuser son renouvellement. Elle doit maintenant déposer un nouveau dossier et je dois de mon côté repartir dans un processus d'embauche avec elle. Les démarches vont durer 2 ans avant d'aboutir et je devrais verser un pourcentage de son salaire, soit entre 3 000 € et 6 000 € selon les salariés ! C'est une aberration, il faut absolument que la propreté intègre au niveau national la liste des métiers en tension, nous avons besoin de ces salariés, formés et qui réalisent un travail de qualité auprès de nos clients ».
Transferts de personnels
Le casse-tête lié à l'emploi de salariés d'origine étrangère dans les métiers de la propreté n'a fait que s'accentuer au fil des années alors que cette main d'œuvre constitue pour beaucoup d'entreprises un socle essentiel. Pour rester en conformité avec la loi le chef d'entreprise doit s'assurer lui-même de la situation des salariés qu'il emploie, et notamment des nouveaux venus lors des transferts de personnels. « Nous devons devenir des experts pour détecter des faux documents qui sont de plus en plus facilement mis en circulation. Nous transmettons les demandes d'authentification auprès des ambassades qui ne nous répondent pas en général. Il n'est plus possible de devoir licencier des salariés de longue date qui sont assidus et font bien leur travail, pour des questions administratives ».
