OMS Synergie : la grève des agents de nettoyage entre dans son 4è mois
Le conflit qui oppose une quarantaine de grévistes, agents de nettoyage, et la direction d’OMS Synergie va entrer dans son 4è mois sans qu’une solution de sortie de crise ne se profile. Soutenus par la CNT et la CGT HPE les salariés battent toujours le pavé devant une résidence du bailleur social Paris Habitat.
Depuis plus de 3 mois une quarantaine de salariés de la société OMS Synergie ont cessé le travail dans trois résidences du bailleur social Paris habitat, situées dans les 19è et 20è arrondissement de la capitale. L’objet du conflit porte principalement sur les conditions de travail et les rémunérations. Soutenus par les syndicats CGT HPE et CNT les grévistes en appellent désormais directement au donneur d’ordres, Paris Habitat, pour trouver une issue rapide. Les exigences posées par les syndicats sont de plusieurs ordres : revalorisation des qualifications, prime de 13è mois, fourniture d’un équipement et des tenues de travail entretenus par l’employeur, prime de salissure, règlement des salaires avant le 15 du mois… De son côté la direction d’OMS –que nous n’avons pas pu joindre- argue, dans les colonnes de notre confrère Le Parisien, de la mauvaise volonté des salariés qui n’ont toujours pas donné suite à un protocole d’accord rédigé fin décembre. La réaction ne s’est pas faite attendre.
Claude Levy, représentant la CGT HPE, dénonce quant à lui la « mauvaise fois » de l’employeur et le contenu du protocole proposé : « 4 centimes d’euros de l‘heure d’augmentation pour les plus bas salaires avec le passage d’AS1 à AS2, soit 6 € bruts par mois, une machine à laver le linge pour le nettoyage des tenues à faire par les salariés, 500 € d’avance pour les fêtes sur les 3 mois de salaires perdus durant la grève, retrait de toutes les procédures prud’homales déposées et à venir… ».
Dans le courrier adressé au président de Paris Habitat, les syndicats demandent expressément la rupture du contrat avec la société OMS Synergie, mais aussi, plus largement la remise en cause de l’externalisation des prestations. L’argument du « délit de marchandage » au cœur des récents conflits dans le secteur de l’hôtellerie, s’invite aujourd’hui dans l’univers des bailleurs sociaux. Ce conflit met aussi en lumière le contexte parfois tendu et difficile pour les entreprises de propreté sur un marché où certains grands acteurs – à l’instar de Paris Habitat selon de bons connaisseurs du secteur- applique une politique de tarifs agressive.