Hygiène des mains. Moins de 30% des solutions et gels hydroalcooliques sont conformes !
A la pénurie de solutions hydroalcooliques observée dans les premiers jours de la crise sanitaire succède une multiplication de produits majoritairement non conformes ou inefficaces.
Au terme de plus de 180 prélèvements ciblés de solutions et gels hydro-alcooliques réalisés par la DGCCRF, 73% des produits analysés mi-novembre ont été déclarés soit non conformes (38%) soit non conformes et dangereux (35%). 21 produits (13% des produits analysés) ont présenté une teneur en alcool insuffisante et se sont donc révélés non conformes et dangereux. 36 produits (22% des produits analysés), pour lesquels la teneur en alcool était suffisante, ont également été déclarés non conformes et dangereux en raison d’un étiquetage minimisant les dangers présentés par ces produits (principalement le danger de leur inflammabilité) et 61 produits (38%) ont été reconnus non conformes du fait d’un étiquetage incomplet ou incorrect.
Le constat dressé par les services de Bercy traduit l'effet d'aubaine conjuguant une demande inédite en volumes et une facilité de production qui ont permis à nombre d'industriels, quel que soit leur secteur d'activité, de se lancer dans la fabrication de solutions hydroalcooliques, notamment à destination du grand public.
Une occasion pour les Pouvoirs publics et les professionnels de l'hygiène de rappeler que « seules les solutions ou gels hydro-alcooliques ayant une teneur en alcool (éthanol, propan-1-ol ou propan-2-ol), exprimée en volume, d’au moins 60 % ou répondant à la norme EN 144766 sont efficaces en matière de désinfection. »
Au moins un flacon de 100 ml par semaine
Malgré les records de production enregistrés ces derniers mois, gels et solutions hydroalcooliques ne sont pas forcément utilisées de façons optimales et systématiques. Un regret formulé par Didier Pittet, infectiologue et épidémiologiste, expert auprès de l'OMS et chargé de l'évaluation de la gestion du Covid-19 en France par Emmanuel Macron. « Chaque Français devrait utiliser – au moins – un flacon de 100 à 150 ml par semaine. Or, les données suisses montrent qu'on consomme moins de 5% de ce qui est nécessaire. Aucune raison que ce soit différent pour les Français, et les Européens en général, sauf ceux du Nord, plus sensibles à l'hygiène des mains. les Français qui déclarent se laver régulièrement les mains sont passés de près de 80% lors du premier confinement à moins de 70% pour le deuxième. Un chiffre à diviser de moitié pour approcher la réalité : lorsque nous nous auto-évaluons, nous exagérons du simple au double nos pratiques d'hygiène » confie l'expert suisse à nos confrères du Parisien.
Lire également :