Auteur de l’étude Xerfi-Precepta « Le marché du facility management à l’horizon 2020 » (www.xerfi.com), Thibaud Brejon de Lavergnée répond aux questions de Bâtiment Entretien.

Quels sont les grands enseignements de cette étude ? Comment se porte aujourd’hui le marché du FM ?
Il s’agit d’un marché en croissance, notamment au travers des volumes, puisque du côté des prix, la pression des donneurs d’ordres est très forte, ce qui est préoccupant. Dans les 5 à 10 ans à venir, le potentiel de développement sera encore très important. Le recours au FM s’explique aussi par le départ en retraite de toute une génération de cadres des services généraux qui ne seront pas remplacés. Certains donneurs d’ordres préféreront des contrats FM globaux ou partiels, à une externalisation par métiers comme on peut la connaître aujourd’hui : nettoyage, sécurité, multi-technique, énergie…

Cette guerre des prix ne risque-t-elle pas de tourner au désavantage des prestataires du multiservice ?
Il est certain que les prestations de multi-technique génèrent des marges plus élevées et enregistrent un vrai potentiel de croissance dû à la réduction de l’empreinte carbone ou aux efforts réalisés en matière d’économie d’énergie. La propreté ou la sécurité n’affichent pas la même valeur ajoutée, même si elles sont complémentaires et incontournables. Une des solutions pour ces entreprises-là réside aujourd’hui dans les partenariats qu’elles peuvent nouer avec les FMeurs techniques, qui peuvent évoluer d’une notion de sous-traitance vers de la co-traitance. On pourra voir se mettre en place pour la durée d’un contrat un groupement momentané d’entreprises.

Quelle est la place sur ce marché des grands groupes dont le cœur de métier est la propreté ?
Dans notre étude nous considérons que des groupes comme Onet, Samsic et bien sûr Atalian sont des acteurs du facility management, même s’ils ne sont pas présents, à l’exception d’Atalian, dans le multi-technique. Les leaders du secteur de la propreté ont aujourd’hui une offre de plus en plus large. Nous remarquons que les acteurs du multiservice continuent de racheter des entreprises, soit pour générer du volume qui compensera la faiblesse des marges, soit pour disposer d’un meilleur maillage du territoire. Lorsque ces groupes rachètent des entreprises spécialisées dans le multi-technique, ils répondent à un besoin particulier, mais ont bien conscience qu’ils ne peuvent pas entrer en concurrence frontale avec des opérateurs comme Dalkia ou Cofely.