La CSRD s'invite dans la propreté
Depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate sustainability reporting directive) (CSRD) fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. 3 questions à Stéphanie Pauzat, présidente du groupe Mileclair, vice-présidente déléguée CPME et membre du CESE.
Cette directive qui se met en place progressivement va concerner directement assez peu de sociétés de notre secteur. Elle s'applique d'abord aux grandes entreprises qui vont avoir l'obligation de réaliser un reporting très normé sur les données environnementales, sociales et de gouvernance. En revanche, en tant que prestataires, toutes nos entreprises -PME et TPE comprises- vont être impactées fortement par capillarité. Les donneurs d'ordres se tourneront prioritairement vers des fournisseurs et partenaires répondant à leurs indicateurs. Notre secteur ne mesure pas encore de manière factuelle l'incidence de la CSRD sur les TPE PME.
Quelle peuvent être les conséquences pour les entreprises de propreté ?
Cette situation rappelle ce que nous avons pu vivre il y a quelques années avec la norme ISO 9001, mais avec des conséquences qui risquent d'être plus importantes. Les entreprises qui ne feront pas de RSE vont s'exposer à se voir priver de marchés par leurs clients soumis à la CSRD, mais également d'être confrontées à des difficultés de financement, voire à des suppressions d'autorisations de découverts par leurs banques.
D'où l'importance pour une PME ou un artisan d'avoir des bonnes pratiques RSE formalisées. La labellisation RSE sera et est déjà un vrai atout pour capter les marchés. Les donneurs d'ordres travailleront d'abord avec les prestataires qui leur faciliteront la tâche et leur fourniront les indicateurs dont ils auront besoin eux mêmes.
A quels indicateurs faites-vous allusion ?
Les principaux indicateurs RSE sont concernés, mais je ne serai pas surprise que la première étape passe par le bilan carbone. Au sein de notre groupe nous avons déjà un client qui nous réclame ce bilan carbone. La CSRD représente une contrainte, d'autant plus forte que la majorité de nos entreprises n'y sont pas préparées, voire ne sont pas informées. Mais je suis persuadé qu'en étant précurseurs sur ce sujet, nous pourrons aller plus vite, et avoir un argument de plus vis à vis de nos clients.
Photo Maryvonne Desdoits