Air chaud contre papier : la guerre du séchage des mains reprend de plus belles !
Après une grande offensive menée en 2012 au cours de laquelle fabricants de solutions d’essuyages et constructeurs de séchoirs soufflants se sont livrés à une bataille d’expertises, la hache de guerre semblait avoir été enterrée…Provisoirement puisque les hostilités reprennent.
S’appuyant sur une étude réalisée par l’université anglaise de Leeds et rendue publique lors d’une récente conférence internationale qui s’est tenue à Lyon il y a quelques jours, le géant mondial de l’hygiène Kimberly-Clark Professional fait état du risque accru de contamination lié à l’utilisation de sèche-mains à air pulsé. « Les résultats de l'étude de l'Université de Leeds viennent renforcer notre décision de nous engager à fournir un soutien pour les professionnels de santé dans leur mission de prévention et de contrôle des infections. » indique Séverine Picaud, Responsable marketing chez Kimberly-Clark Professional, qui met en avant les résultats des travaux menés en Angleterre. Selon l’étude : « Les sécheurs à air pulsé peuvent contaminer l’air 27 fois plus que les essuie-mains papier à usage unique en dispersant les gouttelettes d'eau contenant des bactéries dans les sanitaires.
Les bactéries propulsées dans l’air peuvent rester en suspension pendant 15 minutes après le séchage des mains. Les essuie-mains papier minimisent le risque de projection dans l’air de bactéries provenant de mains mouillées, tandis que les sèche-mains à air pulsé peuvent disperser ses bactéries dans l’air jusqu’à 2 mètres de distance ». Pour le Dr Squinazi, ancien directeur du laboratoire d’hygiène de la ville de Paris, interrogé par nos confrère du Figaro : « Les séchoirs électriques ne devraient pas être installés dans des lieux sensibles, ni utilisés en période d'épidémie, par exemple de gastro-entérites. »
De leur côté les fabricants de sèche-mains électriques n’ont pas manqué de réagir à cette offensive. C’est le cas notamment du fabricant britannique Dyson qui mise sur un positionnement très qualitatif et hygiénique de ses appareils soufflants et ne manque pas de rappeler que « Le sèche-mains est aussi efficace que les serviettes pour éliminer l'humidité, mais aussi plus économique. Son empreinte écologique est meilleure, avec une émission de CO2«jusqu'à 71 %» inférieure à celle des essuie-mains papier. » Les hostilités sont donc engagées en cette période propice d’épidémies diverses et variées, et sur fond d’enjeux économiques colossaux, le séchage des mains représentant un marché de plusieurs milliards d’euros dans le monde.