Paredes et Orapi, un mariage à plus de 400 millions d'euros !
L'Opa (amicale) que le groupe Paredes prévoit de lancer cet automne sur Orapi devrait donner naissance au leader français de l'hygiène réunissant deux entreprises familiales, industriellement complémentaires et... lyonnaises !
Guy Chifflot, président et fondateur d'Orapi il y a plus d'un demi-siècle a accepté une offre ferme et financée de rachat pour 46,3% (actions + obligations convertibles) du capital de l'entreprise, détenu par lui-même et sa famille, le fonds luxembourgeois Kartesia possédant quant à lui 30% des parts. La prochaine étape va conduire Paredes a lancer une offre publique d'achats au cours du dernier trimestre de l'année pour donner naissance dès le début 2024 à un nouveau groupe de 1 600 salariés, réalisant quelque 450 M€ de CA.
Plus de 50% du CA en productions intégrées
Au-delà du meccano financier complexe, François Thuilleur, président de Paredes, voit dans ce mariage, souhaité par les deux industriels, une formidable opportunité. « Nos groupes sont familiaux, ancrés dans le même territoire avec le même modèle d'intégration et de distribution, Paredes dans la ouate et Orapi dans la chimie. Notre objectif sera d'augmenter symétriquement des 50% ces deux lignes de production qui représente déjà aujourd'hui la moitié des ventes totales de nos deux groupes. L'histoire de nos entreprises et du futur groupe est profondément lyonnaise, avec des sièges et des sites de production très proches géographiquement. Ce projet est un véritable projet industriel, à la fois créateur d’emplois industriels et en R&D, et apte à donner à la France et en particulier à la Région Auvergne Rhône-Alpes un champion au capital familial, renforçant ainsi la souveraineté nationale et régionale sur des produits considérés comme stratégiques depuis la crise sanitaire. » Des capitaux familiaux à hauteur de 85%.
Maintenir l'emploi
Paredes s’engage par ailleurs à maintenir l’emploi du groupe en France à un horizon de 3 ans et à donner la priorité au marché français en cas de nouvelle pandémie, mais également à rester localisé fiscalement en France, tant au niveau de l’imposition de sa holding que celle de ses principaux actionnaires. Autant de perspectives vu d'un œil très favorable par le ministère de l'Industrie comme par la Région.
Pour Guy Chifflot, qui revendique son parcours d'autodidacte et d'industriel de la chimie ayant créé un modèle intégré disposant d'un outil de production de dernière génération, l'offre de Paredes ne pouvait pas se refuser. Pour toutes les raisons exposées par François Thuilleur, mais aussi pour permettre à son groupe de poursuivre son développement en sécurisant l'avenir de ses salariés au sein d'une nouvelle organisation qui sera détenue à 85% par les actionnaires familiaux de Paredes et son président, François Thuilleur.
Devenir leader en Europe
Le calendrier prévoit désormais de recueillir l'agrément des différentes autorités règlementaires, de poursuivre les échanges avec Kartesia et d'envisager l'étape suivante. « Cette fusion de deux entreprises de même importance va nous permettre d'obtenir une taille suffisante pour garantir notre développement en France mais aussi en Europe au travers d'implantations en Espagne, Belgique et Allemagne notamment. Mais également d'accélérer notre transition écologique et numérique » conclut François Thuilleur.