Incertitudes sur la ouate
Fabricants et distributeurs de consommables font part de leur manque de visibilité sur l'évolution des prix pour les professionnels, et n'excluent pas de nouvelles hausses, après une baisse de prix de certains produits. « Le prix des produits d'essuyage dépend de 3 facteurs principaux : le prix de la matière première, celui de l'énergie pour transformer la matière première et le coût du transport. Si un de ces éléments dérape le prix des produits finis explose » résume un fabricant français. Autant dire qu'aujourd'hui l'équilibre est plus que fragile et la conjoncture de ces 3 paramètre plutôt défavorable.
Des baisses, après de très fortes hausses
Le prix de la pâte à papier vierge repart à la hausse, de façon bien moins importante qu'il y a 2 ans, mis après la baisse observée jusqu'en août 2023, la tendance s'inverse, à cause notamment d'une demande plus forte en Asie. Dans le même temps les coûts de production ne fléchissent pas vraiment avec un prix de l'énergie toujours élevé, et des frais de transport encore très soutenus.
« Nous ne retrouverons jamais les niveaux de prix d'avant la crise c'est une évidence, même si nous avons pu appliquer quelques baisses de prix, 10% à 15% environ, sans commune mesure avec les 40% à 50% de hausse observés pendant la crise. Nous revoyons nos fournisseurs tous les trimestres pour ré-évaluer la situation, contre une fois par an auparavant. Mais il est très difficile de se projeter » confie le président d'un groupement de distributeurs.
Shrinkflation ou optimisation...
La concurrence devient donc plus vive et une tendance à la shrinkflation observée par les professionnels : réduire les formats et/ou l'épaisseur pour maintenir les prix. Une pratique qui a pu être dénoncée dans la grande distribution lorsque les industriels de l'agroalimentaire peuvent tromper le consommateur, mais qui n'est pas forcément perçu de la même façon chez les professionnels de l'hygiène. « Il faut être transparent avec nos clients et conserver une efficacité à nos produits. Mais en diminuant le poids et les volumes le coût du transport va baisser, même si l'utilisateur peut être amené à consommer un peu plus de ouate » justifie un fabricant.
« Nos clients ont réduit leur consommation c'est très net. Nous le voyons dans l'hôtellerie de plein-air haut-de-gamme. L'été dernier leur activité a baissé et ils ont dû eux-même faire des offres pour attirer une clientèle plus modeste. La ouate est incontournable bien sûr, surtout depuis le Covid, mais ils veulent faire des économies sur ce budget qui peut être très important. Sans compter sur les PME qui ont dû mettre la clé sous la porte » pointe un distributeur du sud de la France.