Porte-outils, polyvalente, multi-fonctions…
Ce sont aussi des balayeuses !
On en oublierait presque leur fonction première : balayer et aspirer. Tous les fabricants de balayeuses de voirie compactes ont engagé, depuis déjà plusieurs années, une course à la polyvalence. Un enjeu technologique que permet le gabarit de ces machines
de 1 m3 et moins, mais aussi une attente forte de la part de leurs clients, collectivités notamment, qui souhaite disposer d’un véritable « couteau suisse ».
L’heure est aujourd’hui aux machines polyvalentes, les plus polyvalentes possible. « Dans le cadre d’une balayeuse pouvant évoluer vers d’autres fonctions, nous étions un peu limités, c’est pourquoi nous avons développé un porte-outils, multifonctions. Sur une base standard, l’utilisateur peut ainsi adapter jusqu’à 21  outils : désherbage, déneigement, tonte, épandage, fraise à neige… », commente Christian Lescure, responsable du matériel de voirie pour le fabricant danois Nilfisk. Le City Ranger 2250, véritable « couteau suisse » pour les collectivités, présente le gros avantage de pouvoir se transformer et de passer d’une fonction à l’autre en moins d’une minute sans utiliser d’outil. Cette machine, équipée de 4 roues motrices, caractéristique indispensable pour évoluer sur tous types de surfaces en toutes situations, peut aussi se transformer en balayeuse de voirie, dotée d’un réservoir de 500 litres.
« L’enjeu pour une collectivité, quelle que soit sa taille, est de pouvoir être opérationnelle très rapidement lorsqu’il s’agit par exemple de déneiger. Le City Ranger 2250 dispose aussi d’un balai métallique désherbeur, qui, associé à un système d’aspiration, répond tout à fait aux attentes des collectivités, les produits phytosanitaires étant désormais bannis », complète M. Lescure.
De la polyvalence mais pas au prix  de la puissance
Le fabricant danois propose par ailleurs un autre matériel, le City Ranger 3500, une balayeuse de 2 m3 qui peut très aisément se transformer en laveuse de rue, ou en tondeuse, la cuve à déchet étant remplacée par un collecteur d’herbe. Le spécialiste de la voirie attire par ailleurs l’attention des utilisateurs en collectivités sur la nécessité de bien choisir la machine de base, balayeuse ou porte-outils, dans le cadre d’une utilisation polyvalente. « On peut trouver sur le marché des tondeuses sur lesquelles pourront être installés des outils de déneigement, avec un manque de performance évident ».
Une tendance que confirme  Pierre-Yves Delchet de la société Kärcher : « On ne peut pas dire que le marché connaisse de révolution, cependant la demande s’oriente de plus en plus sur des machines compactes et polyvalentes. Il s’agit de balayeuses, que je pourrais qualifier de « 4 saisons », qui peuvent aussi bien assurer la tonte, le nettoyage haute-pression, le lavage des trottoirs ou encore l’arrosage des parterres de fleurs. Il faut toutefois faire la distinction entre une balayeuse multi-fonctions et un véhicule porte-outils. Parmi nos machines les plus compactes, nous comptons une balayeuse d’une capacité de 500 litres capable de passer partout. Son châssis articulé et son rayon de braquage de 75 cm lui permettent d’évoluer sur les trottoirs, sur une piste cyclable ou encore de passer sous des panneaux. Le choix d’un matériel doit toutefois être bien réfléchi en amont, il ne faudra pas, par exemple, opter pour une micro-balayeuse pour faire du volume. De même, il faudra s’assurer de la robustesse d’un matériel qui sera amené à faire du déneigement et à travailler sur des terrains accidentés ou avec une forte déclivité et dans ce cas-là, nous proposons une gamme de 4 véhicules porte-outils, de 26 CV à 84 CV. »
Le fabricant allemand remarque aussi que la polyvalence des machines intéresse de plus en plus les entreprises de propreté qui recherchent un maximum de productivité. C’est un outil de travail qui sera par exemple utilisé dans les zones extérieures des centres commerciaux avec une exigence de réactivité très forte, mais aussi de robustesse et de simplicité d’utilisation.
Prodim, pionnier de la balayeuse électrique
Prodim est présent sur le marché de la balayeuse électrique depuis plus de 8 ans. «Je peux dire que nous sommes des précurseurs en la matière, avec notre Eco 36, qui va bientôt voir l’arrivée de l’Eco 1000, d’une capacité de 1m3 ! » notre Christian Orinier, responsable grands comptes de la société Prodim.  En 2007, le distributeurs sortait des sentiers battus, le recul montre aujourd’hui qu’il avait  peut-être eu raison trop tôt, mais il ne le regrette pas ! Pour les donneurs d’ordres, une machine devait être thermique et fonctionner avec de l’eau. « Notre première Eco 36 a été achetée par la ville de Cannes, puis nous avons reçu le prix de l’innovation au salon des Maires et des Collectivités Locales en 2008 ; aujourd’hui, nous sommes présents dans de nombreuses collectivités, même si le processus d’achat, surtout en période de restrictions économiques, est toujours très long. Notre force aura été aussi de travailler avec nos clients et de faire constamment évoluer cette balayeuse, au-delà même de l’aspect environnemental, car elle n’émet pas de gaz d’échappement et sa grande surface filtrante retient les poussières jusqu’à 10 microns » complète le responsable de Prodim.
L’Eco 36 séduit aussi les utilisateurs grâce au système de bac amovible de 360 litres qui évite un retour en déchetterie durant la prestation et par sa compacité lui permettant d’évoluer sur des surfaces étroites telles que les trottoirs. Ces machines qui trouvent leur place dans les hyper-centres, voies piétonnes, centres historiques, jardins publics et parkings,  assurent leurs prestations aussi bien en journée, en présence du public, que pour des interventions matinales, compte tenu de leur faible niveau de bruit (30 % de moins qu’une balayeuse thermique). « Il ne faut cependant pas vouloir systématiquement remplacer des balayeuses thermiques par des machines électriques qui seront moins adaptées à l’entretien des avenues ou à un travail sur de grands linéaires avec des déchets plus lourds » reconnaît le distributeur.
Electrique, c’est moins bruyant
Quand on évoque les balayeuses de voirie compactes intégralement électriques on ne peut s’empêcher de penser à la 500ZE développée par le leader américain Tennant et qui séduit de plus en plus de collectivités françaises, à commencer par la ville de Paris. « Sur le segment des machines de moins de 1 m3, le marché est plutôt à la baisse, mais pas de façon dramatique non plus. Dans ce contexte difficile, Tennant s’en sort très bien grâce à des produits phares comme notre balayeuse électrique 500 ZE. De grosses collectivités, comme la ville de Paris – qui a aujourd’hui un parc de 33 machines électriques – ont choisi de jouer cette carte environnementale. Il s’agit bien sûr d’un matériel plus propre, mais qui présente aussi l’avantage d’être beaucoup moins bruyant que les machines classiques, ce qui constitue un atout majeur, en particulier dans les centres-villes » note Jean-Yves Monard, responsable voirie collectivités de Tennant France.
Trois sources de bruit
Une balayeuse produit trois sources de bruits distincts : celui du moteur, le bruit de la turbine et, dans une moindre mesure, le bruit généré par les balais au sol. Avec la 500 ZE le fabricant met en avant la suppression complète de la composante moteur du bruit, avec un gain de 10/12 dB(A). Pour mémoire, un gain de 3 dB(A) correspond à une réduction de moitié de la pression acoustique !
Cet avantage considérable permet aux équipes de nettoyage d’intervenir plus tôt le matin, donc avant l’afflux des piétons, sans pour autant gêner les riverains. « En termes d’autonomie, nous garantissons 8 heures de travail effectif avec deux options de rechargement : soit un système sur du 220 V monophasé, permettant un chargement des batteries en 7 heures, soit un chargeur en 380 V triphasé qui garantit une recharge complète en 4 heures, sans pour autant affecter la longévité des batteries. Des batteries qui, sous certaines conditions, peuvent être garanties sur une durée de 5 ans ou 1800 cycles, soit l’équivalent d’une utilisation quotidienne de 8 heures pendant 5 ans. D’un point de vue économique, la 500 ZE peut être plus intéressante qu’une machine classique à moteur thermique dans le cas d’une utilisation soutenue, à savoir 6 heures par jour en moyenne » conclut M.Monard.
CM 1600, Hako se donne plus de volume
Le Salon des maires 2014 sera l’occasion pour le fabricant allemand, très implanté dans le secteur des collectivités
en France, de présenter sa nouvelle machine multifonctions, la City Master 1600. « Il est très rare de voir sortir coup sur coup deux nouvelles machines en moins de 2 ans. La 1 600 vient compléter la City Master 600 et confirmer notre volonté d’être très présents sur le segment des machines de voirie compactes. La City Master 1 600, dont la capacité est de 1,6 m3, répond au même cahier des charges que la City Master 600  et offre une solution adaptée pour les collectivités qui ne veulent pas multiplier le nombre de machines. Ce matériel intéresse aussi beaucoup les responsables de centres commerciaux », détaille Maxime Jean, responsable du marché de la voirie chez Hako pour la région Grand Sud qui compte 6 succursales. « Le matériel doit être d’office multiservices dès sa conception. Si au niveau du marché des clients nous demandent de nouveaux accessoires, nous devons être capables de les leur proposer. Aujourd’hui, nous savons proposer une machine qui tond et qui broie, adapter un système de déverglaçage derrière la cuve à déchets ou encore inverser le sens de rotation des balais », poursuit le représentant d’Hako qui insiste aussi sur la largeur d’une gamme adaptée à toutes les tailles de collectivités. De la ville de Lyon, qui a acheté en grand nombre la City Master, à une petite commune de 2 000 habitants qui va s’équiper d’une balayeuse d’entrée de gamme, pour 50 k€ environ, la palette est très large. Aux capacités et à la polyvalence des machines, vient s’ajouter le critère de fiabilité et de SAV auquel les clients collectivités, mais aussi les entreprises de propreté, attachent une importance capitale. « Nous nous appuyons sur un réseau de 14 succursales, toutes équipées de véhicules ateliers capables d’intervenir très rapidement sur site. C’est une de nos forces que les entreprises de propreté, qui constituent 50 % de notre clientèle, savent apprécier. Cet atout est évidemment transposable aux besoins des collectivités locales. », conclut Maxime Jean.
Pourquoi choisir une machine électrique ?
Pour Christian Orinier de la société Prodim le choix d’une balayeuse électrique doit se raisonner sur le long terme. D’un point de vue économique, une balayeuse électrique coûtera environ 30 % de plus à l’achat. Mais il ne faut pas s’arrêter au prix facial de la machine ! Un rapide calcul permet de constater qu’en phase d’exploitation, l’électrique prend largement le dessus sur le diesel en moins de 2 ans. Pour une même utilisation (5 à 6 heures par jour), le coût du carburant (6 à 7 litres /h) vient s’ajouter aux coûts liés à l’entretien du moteur, faisant considérablement grimper l’addition d’une machine thermique (40 % de plus au bout de 5 ans). Pour ce qui est de l’autonomie, une machine électrique peut parfaitement accomplir ses 5 à 6 heures de travail effectif par jour. Actuellement, avec une batterie à plomb classique, le temps de charge est de l’ordre de 10 heures, tandis qu’avec une batterie lithium, ce temps est considérablement réduit, mais son prix, bien plus élevé. Par la suite, il n’est pas utopique d’imaginer que les évolutions technologiques pourront permettre une utilisation en deux postes par jour d’une balayeuse électrique, comme c’est déjà le cas avec une machine thermique. Les balayeuses électriques n’ont donc pas fini de faire parler d’elles et les nouvelles normes environnementales, ne pourront jouer qu’en leur faveur.